Cours de cinéma

Brève analyse du teenmovie et liste non exhaustive de films à (re)voir

Si le cinéma français a presque toujours considéré l'adolescence comme une époque bénie, un paradis perdu vite remplacé par une crise identitaire, le cinéma américain, lui, l'envisage sous la forme d'un parcours iniatique "stimulant" -les personnages, qu'ils soient geeks ou quaterbacks, veulent tous perdre leur virginité-. Le teenmovie serait alors un film d'apprentissage, même si parfois on tombe vite dans la régression.

Afin d'accéder enfin au monde adulte, l'adolescent doit transgresser la vie scolaire américaine codée et ritualisée que les étrangers perçoivent comme une sorte d'exotisme excitant : les bals de promo, l'élection de la reine du bal, les casiers (rouges et verticaux), les bus, les pom-pom girls et les sportifs. Le teenmovie est une sociologie à lui tout seul. Et si les films paraissent extrêmement caricaturaux, ils sont en fait le miroir de la réalité. Il n'y a qu'à pénétrer dans un highscool américain pour revivre les scènes de Mean Girls, American Pie, ou, plus ancien, Carrie.

Le teenmovie n'est donc pas une caricature. Souvent c'est une histoire de clans. S'intégrer, être cooool, tels sont les deux grands principes du highscool. C'est de fait la guerre des espèces entre le nerd, le geek, le weirdo, la cheerleader et le quaterback.

Les films dont je vais dresser la liste miment tous le passage à l'âge adulte. Le premier du genre est incontestablement le film de Nicolas Ray, Rebel without a cause (la fureur de vivre en french), sorti en 1955, à l'époque où les enfants nés du babyboom étaient adolescents.

Mais c'est essentiellement à partir des années 1970 que le teenmovie prend de l'importance, sous l'impulsion d'American Graffiti de George Lucas, sorti en 1973. S'ensuivront Carrie (1975), American College (1977), et Grease (1978). John Travolta inspirera plus tard Kevin Bacon dans Footloose (1984) et Johnny Depp dans Cry baby (1990). Les années 1950 sont souvent le lieu où se déroule l'action, sorte d'âge d'or américain. Dans les années 1980 on compte également les films de Coppola tels que Rusty James ou Peggy Sue s'est marié ou le film qui a vu les débuts de Tom Cruise, Risky Business (1984) C'est en 1999 que le genre est sublimé par la nièce de Coppola avec son très beau Virgin Suicides. Les années 2000 sont riches en teenmovies : Elephant, de Gus Van Sant, la série des American Pie, Dix bonnes raisons de te larguer, Elle est trop bien, Sex Academy, Paranoid Park, Jennifer's body et évidemment Twilight.