Critiques de films 2010

Life during Wartime


Un film de Todd Solondz.
Avec Shirley Henderson, Ciaran Hinds, Allison Janney...
1h36
Todd Solondz reprend les personnages de Happiness -les Jordan- dix ans plus tard. Joy, jeune vieille fille, quitte son pervers de mari, part chez sa soeur Trish en Floride et n'y rencontre que des fantômes. Cette dernière, divorcée d'un pédophile incarcéré, envisage de refaire sa vie avec un homme "normal" flanqué d'un gosse "anormal". Helen, la troisième, déverse son amertume d'être riche et célèbre. Le pédophile incarcéré est libéré et tente de reprendre contact avec son fils aîné. Sa libération oblige Trish a avoué à son cadet que son père n'est pas mort...
+
Si l'humour acerbe et la justesse des acteurs mettent en exergue les névroses des Américains,  le film tombe vite dans l'ennui et le glauque. On tourne (lentement !) en rond, c'est dommage !

Comme les cinq doigts de la main


Lundi 26 avril 2010 a eu lieu l'avant-première du nouveau film d'Alexandre Arcady à l'UGC Bercy. Le casting était presque au grand complet. Seul manquait le principal intéressé, Vincent Elbaz, actuellement en tournage. Pascal Elbé, venu de Los Angeles où il présente en ce moment son film Tête de Turc, est arrivé en jean-baskets-lunettes de soleil et a plaisanté en prononçant quelques mots en anglais. Dans la salle, on a noté la présence du bel Anthony Delon (!!!). Puis lorsque la rencontre avec les acteurs s'est achevé, Michel Aumont, qui n'avait pas vu le film, s'est assis dans la salle.
Avant_premi_re

Avec Patrick Bruel, Caterina Murino, Françoise Fabian, Vincent Elbaz, Pascal Elbé, Michel Aumont, Camille de Pazzis...
1h57
A Marseille, un homme tente de sauver ses fesses avec les flics et tout un régiment de gitans collés au train, pour s'être fait la belle avec le pactole d'un deal qui ne lui était pas destiné. Pendant ce temps, ses quatre frères vivent la vie parisienne d'une famille juive unie.
+
Même si le film d'Arcady contient plein de défauts, notamment celui d'une mise en scène lourde & sans surprise reposant sur un Patrick Bruel un peu trop surexcité, il plaît cependant par son efficacité rythmique surtout traduite dans les dialogues entre les frères. Contrairement à certains films français sortis ces dernières semaines, Comme les cinq doigts de la main se regarde facilement, sans ennui, en bref comme un bon divertissement du samedi soir.

Camping 2


Un film de Fabien Onteniente.
Avec Franck Dubosc, Ricard Anconina, Mathilde Seigner, Claude Brasseur, Mylène Demongeot, Alysson Paradis, Christine Citti...
1h39
Arcachon. Mois d’août. Jean-Pierre Savelli, employé aux Mutuelles d’Assurances de Clermont-Ferrand, apprend que Valérie, sa fiancée, veut faire un break. Pour se ressourcer et retrouver calme et sérénité, il décide de changer de destination de vacances... Il atterrit au Camping des Flots Bleus et tombe sur Patrick Chirac et sa bande de campeurs irréductibles. Les vacances peuvent commencer ! Apéro !
+
La moue et le slip bleu flashy de Franck Dubosc, seul véritable atout du film, redonnent immédiatement le sourire !

Le mariage à trois


Un film de Jacques Doillon.
Avec Julie Depardieu, Pascal Greggory, Louis Garrel, Louis-Do de Lencquesaing et Agathe Bonitzer.
1h40
Un dramaturge reçoit chez lui les protagonistes de sa nouvelle pièce. Mais la présence conjuguée de son ex-femme, de son nouvel amant, et d’une jeune assistante, va rendre la journée particulièrement tumultueuse, entremêlant création et enjeux sentimentaux.
++
Le mariage à trois, c'est un huis-clos littéraire où les mots participent pleinement du jeu de la séduction. De nombreuses répliques sont délicieuses, surtout celles de Louis Garrel, amant et victime. C'est intello, trivial et sensible. Néanmoins le film peut en dérouter plus d'un, comme ceux, nombreux, qui ont quitté la salle après la première scène : la danse des sentiments est tellement "parlée" qu'elle en évince l'action.

Mammuth


Un film de Benoit Delépine.
Avec Gérard Depardieu, Yolande Moreau, Miss Ming, Isabelle Adjani, Anna Mouglalis...
1h31
Serge Pilardos a travaillé toute sa vie. Or pour avoir sa retraite à taux plein, il doit aller chercher tous ses "papelards" un peu partout aux quatre coins de la France. Il part à moto.
Zéro pointé !
Sous une naïveté qui se veut poétique, Mammuth est un film cruel qui maltraite ses personnages, des laissés-pour-compte à la vie "merdique". Aussi, à force de prendre le protagoniste pour un con, l'humour Groland, toujours à la limite du glauque, ne fonctionne-t-il pas. Devant tant de souffrance, on ne sait plus si l'on doit sourire, rire jaune ou s'attrister.

Greenberg


Un film de Noah Baumbach.
Avec Ben Stiller, Greta Gerwig, Rhys Ifans, Jennifer Jason Leigh...
1h45
Roger Greenberg est un quadra misanthrope en perdition qui, après une dépression, quitte New York pour Los Angeles. Il doit garder le chien et la maison de son frère, parti en vacances au Viêt Nam. Il y rertrouvera un vieil ami et rencontrera l'assistante de son frère, aussi paumée que lui.
Mais où va le cinéma américain ???? D'évidence nulle part, comme Ben Stiller, sombre et amaigri, en pleine crise existentielle. Cette énième comédie dramatique nonchalante et froide gêne désespérement le spectateur par la trivialité de certaines scènes, notamment les deux scènes de sexe, terriblement frustrées, maladroites et cyniques. La caméra bascule vite dans le voyeurisme, accentuant de fait la maltraitance visuelle des personnages.  Alors non, Greenberg, ce n'est pas "une suite de malentendus empruntés à la réalité quotidienne". Greenberg, c'est seulement la mise en scène de la vulgarité névrosée de l'Amérique, déguisée sous le masque pseudo-poétique du Mumblecore, ce mouvement qui se réclame -à tort- de Cassavetes.

L'amour, c'est mieux à deux


L'Amour c'est mieux à deux
Un film de Dominique Farrugia.
Avec Clovis Cornillac, Manu Payet, Virginie Efira, Annelise Hesme, Sophie Bousquet...
1h40
Michel rêve d'une rencontre parfaite, due au hasard, alors que Vincent applique à la lettre l'adage qui dit que les hommes ont un sexe à la place du cerveau. Amis d'enfance aux visions diamétralement opposées sur les femmes ils découvriront les limites de leurs raisonnements respectifs au contact d'Angèle et de Nathalie.
+++
Le film de Dominique Farrugia est une comédie française savoureuse. Les dialogues sont enlevés, presque cultes. Et partant, certaines scènes sont hilarantes. Si le film ne bascule jamais dans la vulgarité, c'est parce qu'il est empreint d'une naïveté légère charmante en ces temps de crise et de grisaille. Clovis Cornillac et Manu Payet excellent dans le registre comique tandis que Virgine Efira confirme son talent d'actrice. Courez-y !

Green Zone


Un film de Paul Greengrass.
Avec Matt Damon, Greg Kinnear, Amy Ryan, Brendan Gleeson...
1h55
Bagdad, 2003. Les Américains envahissent l'Irak à la recherche d'armes de destruction massive dont la Maison Blanche affirme l'existence. Roy Miller, le sous-officier en quête de vérité, découvre la terrible machination...
++++
Dès la première image, Paul Greengrass ne nous lâche pas une seule seconde ! L'Irak, c'est comme si on y était, immergé dans ce paysage apocalyptique, au milieu du mensonge et du feu. L'esthétique du film, portée efficacement par un Matt Damon exceptionnel, est remarquablement maîtrisée : la caméra à l'épaule et le montage video  miment avec brio la frénésie de la guerre. Haletant et intelligent, Green Zone est une réussite ! 

El secreto de sus ojos


Un film de Juan José Campanella.
Avec Ricardo Darin, Soledad Vilamil, Pablo Rago, Javier Godino.
2h10
Retraité d'un tribunal, un homme veut écrire un roman sur un crime irrésolu qui s'est produit vingt-cinq ans auparavant, en 1974, et dont il a été le témoin et l'un des protagonistes. El secreto de sus ojos est l'adaptation d'un roman de Eduardo Sacheri.
++++
El secreto de sus ojos va bien au-delà du thriller, même s'il en maîtrise parfaitement les codes. C'est essentiellement la mise en scène de l'Amour à l'état pur qui découvre son accomplissement paroxystique dans la dernière séquence du film. En fondant de subtils retours en arrière dans la trame du présent, il met à nu la mémoire du protagoniste. Ce va et vient incessant entre passé et présent, mémoire et vieillesse, souligne la quête acharnée de la vérité d'Esposito, le magistrat, et de Morales, le mari. A l'image d'Esposito, le spectateur se perd dans les arabesques de l'intrigue au suspense haletant et plus que suprenant.  La dernière séquence vertigineuse est troublante d'émotion et de dignité et nous confronte à une problématique humaine essentielle : peut-on avoir pitié d'un homme fût-il coupable ? Sublimé par le troisième mouvement de la sonate au Clair de lune de Beethoven et transcendé par une lumière qui magnifie les regards, le film saigne le coeur comme celui qui a saigné le corps de la victime. S'il a obtenu l'Oscar du meilleur film étranger, ce n'est pas sans raison. Jamais un film n'aura autant ébloui par la passion qu'il projette : passion d'amour, de vie et de justice.

L'élite de Brooklyn


Un film de Antoine Fuqua.
Avec Ethan Hawke, Richard Gere, Don Cheadle, Ellen Barkin, Vincent d'Onofrio, Wesley Snipes, Lili Taylor...
2h07
Trois policiers sans point commun se croisent lors d'une nuit d'enfer dans l'un des quartiers les plus dangereux de New-York.
+++
On se rappelle du nerveux et terriblement bien mené Training Day. Aujourd'hui Antoine Fuqua renoue avec Ethan Hawke qu'il avait plongé dans l'enfer de la guerre des gangs dix ans plutôt. L'élite de Brooklyn apparaît comme une version achevée du film précédent, se situant aux frontières de Collision et Babel. Si le regard de la caméra est concis, sans compassion, brut de décoffrage en somme, c'est pour mieux exacerber la tension remarquable qui assaille nos héros désabusés. La séquence finale,prolongée par un suspense efficace,  porte à son paroxysme l'intensité de la violence urbaine, et la brisure des destins, latente tout au long du film, s'accomplit dans un éclair foudroyant. Saisissant ! 
L'Elite de Brooklyn


Huit fois debout

Un film de Xabi Molia.

Avec Julie Gayet, Denis Podalydès, Constance Dollé...

1h43

Elsa tente de survivre de petits boulots pour obtenir la garde de son fils tandis que Mathieu est passé maître dans l'art de rater ses entretiens d'embauche. A deux, seront-ils plus forts ?

++

Si le premier long de Xabi Molia est d'évidence empreint d'un optimisme lumineux et humoristique, c'est surtout grâce à l'élégance nonchalante de son actrice principale, Julie Gayet (Clara et moi). Tendre, original et décalé, le film réussit à esquiver les clichés. Cependant, le film s'essouffle, la première heure passée : les personnages tournent en rond et ne parviennent jamais à tenir debout, comme s'ils se complaisaient dans leur triste précarité. 

 

Huit fois debout

En bref et en dvd


La princesse et la grenouille : +++
L'Anglaise et le duc, d'Eric Rohmer : beaucoup trop long, trop jaunâtre, trop bavard.
L'ami de mon amie, d'Eric Rohmer : ++ (Simon, si tu lis ce message, sache que j'ai beaucoup aimé ce film, contrairement au drame historique l'Anglaise et le duc.)
Coups de feu sur Broadway, de Woody Allen : +
Didine, de Vincent Dietschy : + Comédie légère portée par la délicate Géraldine Pailhas.

Brèves de mai

The backup Plan, avec Jennifer Lopez, Alex O'Loughlin, 1h46 : ++ Sans doute l'une des meilleures comédies sentimentales américaines de l'année !!!! "Au p'tit bonheur !"

Prince of Persia, de Mike Newell, avec Jake Gyllenhall, Gemma Aterton, Alfred Molina, 1h56 : ++ Entre Aladdin et les Contes des mille et une nuits, Prince of Persia divertit et amuse même si ses principaux ingrédients sont de prime abord banals : l'histoire d'amour est aussi prévisible que risible, la mise en scène raffole des ralentis à la Matrix,  et l'intrigue est simple. Pourtant, grâce à un Jake Gyllenhall musclé et au sourire ravageur, le film séduit aisément.
Copie Conforme, d'Abbas Kiarostami, avec Juliette Binoche et William Shimell, 1h46 : ++ Le nouveau long du cinéaste iranien, mis en scène comme une dissertation philosophique en temps réel, certes un peu ennuyeuse au début, plus intéressante au moment de la crise, ne vaut surtout que pour la prestation de Juliette Binoche, rayonnante et vraie.
Date Night, de Shawn Levy, avec Steve Carell, Tina Fey, Mark Walkberg, Leighton Meester... : ++ Le réalisateur américain réussit une comédie à l'humour bon enfant dans la lignée de La nuit au Musée. On aime parce que c'est l'anti-Judd Apatow : exit la vulgarité, les blagues pipi caca et les four-letter words. Date Night, c'est l'Amérique épurée de sa grossièreté. Tant mieux !
Robin Hood, de Ridley Scott, avec Russell Crowe, Cate Blanchett, Mark Strong, Oscar Isaac, Mark Addy, Jonathan Zaccaï, Léa Seydoux... 2h11 : +++ C'est sûr, on ne sort jamais déçu d'un film de Ridley Scott. Robin Hood s'inscrit dans la lignée de sa filmo, très bon divertissement porté par une belle brochette d'acteurs, beaux gosses de la fléchette.


"Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d'amour..."



Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d'amour...
Un film de Pascal Thomas.
Avec Marina Hands, Julien Doré, Guillaume Galienne, Bernard Ménez, Hervé Pierre, Noémie Lvovsky...
1h39
Lorsque Dorothée et Nicolas se rencontrent, c'est le coup de foudre. Transportés par la force de leurs sentiments, ils sont persuadés qu'ils vont vivre la plus belle histoire d'amour et se lancent dans une aventure fusionnelle avec enthousiasme et naïveté. Mais bientôt, la réalité de la vie les rattrape...
+++
Pascal Thomas, cinéaste connu pour ses films loufoques tels que Mon petit doigt m'a dit, livre ici une comédie romantique décalée et farfelue, empreinte de situations burlesques et de dialogues savoureux. Julien Doré s'impose, d'évidence, comme la bonne suprise du film. Il excelle, aux côtés de Marina Hands, élégante, dans son rôle d'amoureux transi à l'accent "à couper au couteau." Le plaisir du spectateur face à l'intelligence heureuse et profondément optimiste du film n'en est pas moins satisfait. A voir !!!


Avril 2010


Ajami, de Scandar Copti et Yaron Shani +++ Il est des films qui vous arrachent les tripes au sortir d'une salle de cinéma et vous laissent plus d'une heure cogiter sur l'inanité d'un monde tiraillé par les conflits politico-religieux.  C'est un film submergé de violence et d'humanité qui ne tombe jamais dans le parti pris ni dans le pathos. Si la narration, habilement menée, est divisée en chapitres, c'est pour mieux créer un ensemble déstructuré, propice à souligner l'absurde cause des différents massacres. Ajami, c'est une claque en pleine figure.
Adèle Blanc-Sec +++ Très bon divertissement !!!
Helen, autopsie d'une reconstruction ++
Gardiens de l'ordre, de Nicolas Boukhrief + La bande-annonce était alléchante ; malheureusement le résultat est décevant.
Alice in Wonderland, de Tim Burton + Gentil
Les invités de mon père, Anne le Ny ++ : Une comédie subtile et douce-amère sur la famille sur fond de politique d'immigration.



Le rêve italien



Un film de Michele Placido.
Avec Riccardo Scarmarcio, Jasmine Trinca...
1h40
Sortie : 10 mars 2010 en France
A la fin des années 1960, suite aux mouvements pacifistes contre la guerre du Vietnam aux Etats-Unis, la jeunesse italienne s'embrase. Un jeune policier, qui rêve de devenir acteur, infiltre le mouvement étudiant et tombe amoureux d'une de ses leaders, Laura.
+++
Même si le nouveau film de Michele Placido n'atteint pas la force de Romanzo Criminale, il n'en touchera pas moins les inconditionnels du cinéma italien (auxquels j'appartiens). Au-delà de l'historique et de l'idéologique, le film mêle subtilement l'expérience du moi à celle de l'amour sans verser dans le mélo. On y retrouve le sublime Riccardo Scarmacio (Eden à l'Ouest), qui montre une fois de plus son énorme talent, mis en relief dans ce rêve italien graphique et romanesque. 



Bus Palladium



Un film de Christopher Thompson.
Avec Arthur Dupont, Marc-André Grondin, Elsa Sednaoui, Géraldine Pailhas...
1h40
Zéro pointé !
Bus Palladium, c'est le premier film de Christopher Thompson, mais c'est aussi et surtout un condensé vulgaire de clichés (la groupie manipulatrice, un père absent, un chanteur toxico, une productrice blonde platine qui se tape le batteur, et j'en passe !). Rien ne pourrait sauver ce premier film, même pas la bande son, plate et déjà entendue, ni Marc-André Grondin, trop adipeux. Affligeant !!!



Mars 2010



Tête de Turc, de Pascal Elbé : un drame aux accents de polar excellent tout en étant dérangeant !!
Manolete : Zéro pointé ! Le scénario, la mise en scène et les acteurs sont d'une platitude déconcertante ; la métaphore sexuelle filée tout au long du film en accroît le ridicule affligeant.
Tout ce qui brille, de Géraldine Nakache et Hervé Mimran +++ Premier film réussi !!!
L'arnacoeur, de Pascal Chaumeil ++ C'est sans conteste LA comédie française de l'année !!! Romain Duris montre une fois encore toute l'étendue de son talent.
Nous ne vieillirons pas ensemble, de Maurice Pialt ++ Un film, une époque, un couple qui s'aime et qui ne se comprend pas.
The Ghost Writer, de Roman Polanski +++ Très bon thriller politique efficace, habilement mené par ses acteurs, au scénario bien ficelé. A voir !
Liberté, de Tony Gatlif + De ce nouveau film on ne retiendra que la musique tzigane et le violon de James Thierrée.






César 2010



Meilleur espoir masculin : Tahar Rahim
Meilleure actrice dans un second rôle : Emmanuelle Devos
Meilleur scénario : Jacques Audiard, etc pour Un Prophète
Meilleure adaptation : Stéphane Brizé,... pour Mlle Chambon
Meilleur son : Le Concert
Meilleure photographie : Stéphane Fontaine pour Un Prophète
Meilleure musique : Armand Amard pour Le Concert
Meilleur premier film : Les Beaux Gosses
Meilleur acteur dans un second rôle : Nils Arestrup
César d'honneur à Harrison Ford
Meilleur court-métrage : C'est gratuit pour les filles
Meilleur espoir féminin : Mélanie Thierry
Meilleur documentaire : L'Enfer de Clouzot
Meilleur film étranger : Gran Torino
Meilleur montage : Un Prophète
Meilleurs décors : Un Prophète
Meilleur réalisateur : JACQUES AUDIARD
Meilleurs costumes : Coco avant Chanel
Meilleur acteur : TAHAR RAHIM
Meilleur actrice : ISABELLE ADJANI
Meilleur film : UN PROPHETE



Une Education



Un film de Lone Scherfig.
Avec Carey Mulligan, Peter Sarsgaard, Alfred Molina, Olivia Williams, Rosamund Pike, Emma Thompson...
1h35
Londres, 1961. Jenny, 16 ans, est une élève brillante et se prépare à entrer à Oxford. Elle rêve du jour où elle pourra enfin découvrir le monde et ses merveilles. Mais en attendant, elle passe son temps plongée dans les bouquins et les versions latines. Un jour, elle rencontre David, beaucoup plus âgé qu'elle...
+++
Carey Mulligan livre une prestation remarquable en incarnant tour à tour une jeune écolière ingénue et une jeune femme au coeur brisé, dans un Londres ennuyeux mais rehaussé d'une couleur musicale très sixties. Récit d'apprentissage, une Education s'inscrit bien au-delà de la comédie dramatique initialement annoncée.   



Shutter Island



Un film de Martin Scorsese.
Avec Leonardo Dicaprio, Mark Ruffalo, Michelle Williams, Ben Kingsley, Emily Mortimer, Patricia Clarkson, Max von Sydow, Ted Levine, Jackie Earl Haley, Ruby Jerins.
2h17
Sortie : 24 février 2010 en France.
1954. Le marshal Teddy Daniels et son collègue Chuck Aule se trouvent sur un bateau, en route pour Shutter Island, une île au large de Boston, où une patiente s'est évadée d'un hôpital psychiatrique dans lequel sont enfermés les criminels les plus dangereux. Daniels et Aule se mettent au travail et vont de surprise en surprise, suspectant tour à tour les patiens puis les médecins. Ils ne sont pas au bout de leur peine...
++++
D'emblée la première scène donne le ton : le marshal Teddy Daniels vomit dans les toilettes du ferry qui le conduit à Shutter Island. Il lève la tête et voit son reflet dans le miroir qui projette une image de lui défaite. D'évidence, ce reflet le trouble et lui déplaît. Pourtant, il ne cherche pas à l'affronter comme l'aurait fait Travis dans Taxi Driver du même Scorsese, ou le Vinz de la Haine. Teddy Daniels au contraire va s'enfoncer peu à peu dans son propre reflet. Aussi le miroir (de son âme) met-il le film sous le joug d'une inquiétante duplicité. Et partant, Scorsese donne moins à voir le déroulement de l'enquête que les méandres d'une conscience particulière. Ainsi on va et on vient entre passé et présent, réalité et fiction, lucidité et schizophrénie. L'enchevêtrement remarquable des cauchemars et des flashbacks hantés par la présence de Michelle Williams teinte le film d'une poétique tout onirique. Et les tempêtes, et les vents qui viennent cogner contre les falaises, et la forêt dévastée sont autant de métaphores visuelles. Labyrinthe kafkaïen dont Dicaprio perdra toujours le fil, Shutter Island est un film somptueux, saupoudré ça et là de noirceur hitchockienne. La réalisation est en effet glaciale et brute, accompagnée d'une musique sourde chargée d'angoisse. Et si le retournement de situation tant attendu est en fait assez superficiel, c'est pour mieux insister sur le protagoniste. Le film s'évertue en réalité à dévoiler la faille psychologique du héros blessé. Aussi Shutter Island est-il plus le drame de la faute et de la culpabilité qu'un simple polar angoissant et surnaturel. Shutter Island, c'est une île dont on ne revient pas, un pays de fous, un espace clos sur lui-même aux contours granitiques et infranchissables, à l'image même de son nom, Shutter.



Brèves de février



L'affaire Thomas Crown : ++ Hold-up élégant servi par un duo d'acteurs intelligent.
Fantastic Mr Fox, de Wes Anderson : +++ Fantastique film d'animation !
Sherlock Holmes, de Guy Richie : + C'est lourd côté effets spéciaux ; les images s'ensuivent à un rythme effreiné si bien qu'on n'arrive pas toujours à suivre. A voir uniquement pour le trio d'acteurs.
Up in the air : +
The Lovely Bones, de Peter Jackson : ++
Eden à l'Ouest : +++ Costa-Gavras réussit à mettre en oeuvre une odyssée moderne et profondément humaniste, porté par le charismatique Riccardo Scarmarcio, héros chaplinesque, presque muet, parfois burlesque et souvent attachant.
Brothers : +++ Tobey MacGuire est STUPEFIANT !!!!!!!!
A serious man : ++

Le refuge



Un film de François Ozon.
Avec Isabelle Carré, Louis-Ronan Choisy, Claire Vernet, Melvil Poupaud...
1h30
Mousse et Louis forment un couple de toxicomanes. Elle réchappera d'une overdose tandis que lui, mourra. A l'hôpital, on lui apprend qu'elle est enceinte. Pas sure de vouloir etre mère, Mousse garde quand même l'enfant et se réfugie au bord de la mer. Paul, le frère de Louis, vient la soutenir.
++
Le film d'Ozon est tendre, délicat et lumineux, à l'image de la mer miroitante et rappelle, à travers une quête intime du Moi, le sublime Temps qui reste.





Complices



Un film de Frédéric Mermoud.
Avec Cyril Descours, Nina Meurisse, Emmanuelle Devos, Gilbert Melki, Jérémy Kapone...
1h35
Un jeune homme de dix-huit ans est retrouvé mort, assassiné. Les deux inspecteurs qui mènent l'enquête découvrent qu'il se prostituait et qu'il avait depuis peu une petite amie.
+++
Le chassé-croisé entre le couple d'amoureux et le couple d'enquêteurs qui mime la confrontation de deux générations, de deux façons d'aimer, est très réussi. Le quatuor d'acteurs est impeccable de justesse et de sobriété dans ce thriller pesant.

Cyril Descours



A l'affiche d'Une petite zone de turbulences et du bluffant Complices, Cyril Descours s'impose de plus en plus comme une valeur montante du cinéma français. Avec sa gueule d'ange et son charisme, l'acteur sait tout jouer et change souvent de genre (théâtre, cinéma, télévision, comédie musicale). ON l' AIME !






Bliss (Whip it !)


Un film de et avec Drew Barrymore.
Avec Ellen Page, Juliette Lewis, Zoe Felix, Daniel Stern, Marcia Gay Harden, Kristen Wig.
Comédie sur patins à roulettes.
1h50
Pour faire plaisir à sa mère, Bliss, 17 ans, sans grande ambition, écume les concours de beauté. Un jour, elle voit une affiche d'un championnat de derby roller, sport féminin typiquement américain. En voyant les filles patiner, Bliss tombe amoureuse de la discipline et réussit à intégrer l'équipe des Hurl Scouts. Elle deviendra alors Barbie Destroy.
++
Dynamique et enjoué !



Brèves de janvier



City Island avec Andy Garcia, Julianna Marguiles, Emily Mortimer... : ++ Comédie hilarante sur la famille et ses secrets.
Complices, de Fréderic Mermoud : +++
Invictus, de Clint Eastwood, avec Morgan Freeman et Matt Damon +++ C'est sans doute le meilleur rôle de Morgan Freeman.
Agora, d'Alejandro Amenabar, avec Racheil Weisz, Oscar Isaac, Max Minghella : ++ Amenabar signe, avec Agora, un péplum divertissant et haletant. Weisz est éblouissante.
En dividi :
American Graffiti, de George Lucas, avec Ron Howard, Richard Dreyfuss, Harrison Ford : ++ La B.O très fifties du film vous fera swinguer. A voir parce que ce film en a inspiré tant d'autres et parce qu'il n'a jamais été égalé.
The Yards, de James Gray, avec Joaquin Phoenix, Charlize Theron, Mark Walkberg, Faye Dunaway... : +++ Sombre, le thriller de James Gray prend aux tripes.



Une petite zone de turbulences



Un film d'Alfred Lot.
Avec Michel Blanc, Miou-Miou, Mélanie Doutey, Gilles Lelouche, Yannick Renier, Cyril Descours...
1h51
Rien ne va plus pour Jean-Paul, fraîchement retraité, qui traverse un "léger" passage à vide : sa fille va se marier avec un videur de boite de nuit imbécile, sa femme le trompe avec un ancien collègue et lui-même pense être atteint d'un cancer de la peau malgré les dires du médecin qui se veut rassurant.
++
Les dialogues de cette comédie drôlissime sont savoureux !





Bright Star



Un film de Jane Campion.
Avec Ben Whishaw, Abbie Cornish, Kerry fox, Claudie Blakley, Amanda Hale, Edie Martin...
2h
Londres, 1818. John Keats, jeune poète de 23 ans, entreprend une relation avec sa voisine Fanny Brawne. Il écrit et elle coud. Tandis qu'il se dévoue totalement à son art, Fanny crée des vêtements pour gagner sa vie, mais aussi pour exister. Elle s'investit davantage dans sa liaison que le poète, narcissique et absorbé par la création et la difficulté à survivre. Sans le sou ni l'un ni l'autre, leur union semble impossible.
+++
Le souffle passionné, morbide et poétique de la caméra, à l'image des vers de John Keats, caresse tendrement le poète et la couturière, unis par un amour chaste et funèbre. Grâce au raffinement de Jane Campion, Bright Star est un film lumineux et magnifique.



Les chats persans



Un film de Bahman Ghobadi.
Avec  Negar Shaghaghi, Ashkan Kooshanedjad, Hamed Behdad...
1h40
Après avoir passé quelques semaines en prison, deux jeunes gens tentent de créer un groupe de musique pour se produire en concert à Londre afin d'échapper au régime.
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Dans la confusion subtile entre documentaire et fiction, le cinéaste Bahman Ghobadi filme une jeunesse iranienne tant assoiffée de liberté et ivre de musique que les couleurs, les sons et la maîtrise de l'image se répondent. Le spectateur a ainsi accès à la fois à une création musicale effervescente malgré l'oppression et à la situation de la jeunesse dans un pays plein d'interdits et de frustrations.   







GAMINES



Un film de Eleonor Faucher.
Avec Sylvie Testud, Amira Casar, Jean-Pierre Martins, Zoé Duthions...
1h47
J'aime pas qu'on me plaigne. Je préfère rigoler. Devant les mines compatissantes, je réponds depuis trente ans : "Je n'ai pas de père, mais je m'en fiche, c'est comme ça. J'ai une photo." Sybille, comme ses deux soeurs, fantasme un père qu'elle n'a jamais connu et dont tout le monde parle.
++
Coup de coeur décembre 2009
La simplicité de la mise en scène et les actrices, toutes remarquables de justesse, mettent en relief la tendre subtilité des sentiments (familiaux). C'est drôle et sensible, délicat et nostalgique.