Au retour de la plage, séances de rattrapage (2)

*** LA PIEL QUE HABITO, de Pedro Almodovar. Avec Elena Anaya, Antonio Banderas, Marisa Paredes...
Le dernier film du cinéaste espagnol est un thriller d'une élégance graphique remarquable, à la fois surprenant et troublant. Jouissif !


*** Mercredi 31 août, on se précipite dans les salles obscures pour voir LA GUERRE EST DECLAREE, de Valérie Donzelli (La reine des pommes ; Belleville-Tokyo). C'est sans conteste le film le plus abouti de notre couple de cinéma. Sincère, émouvant, parfois maladroit, triste et drôle à la fois, ce film est un mélange d'émotions et une véritable ode à la vie.


On ne va PAS voir Un jour, avec Jim Sturgess et Anne Hathaway, au summum de la ringardise. Malgré quelques bonnes répliques, le film flirte avec la niaiserie. Les personnages sont d'un cliché épouvantable de même que l'histoire très fleur-bleue, "nous nous aimons mais restons bons amis" (très en vogue en ce moment dans le cinéma anglo-saxon. On se souvient, ou pas, de Sex friends. On verra, ou pas, Sexe entre amis, en septembre...) On se demande encore comment la réalisatrice du réussi Une éducation a pu en arriver là...


On ne va PAS voir Impardonnables d'André Téchiné.
Impardonnable est André Téchiné d'avoir bâclé l'adaptation du roman de Philippe Djian (loin de moi l'envie de refaire le débat sur l'adaptation roman/film aujourd'hui dépassé)
On ne comprend pas bien pourquoi le réalisateur s'est fourvoyé à Venise, ni comment l'idée d'un tel casting lui est venue (André Dussolier, d'habitude si bon, patauge ; Carole Bouquet bisexuelle est très peu convaincante ; Adriana Asti, avec ses smoky eyes et son lifting raté, devient presque pathétique)
André Téchiné a en outre complètement évincé les retours en arrière, propres au roman de P. Djian, qui auraient pu, peut-être, dynamiser le film. Au lieu de cela, le personnage de Mélanie Thierry est relégué au second plan. On lui prête toutefois une aventure avec un certain Alvise, à peine trente ans, traficant de drogue et prince de Venise. Ce dernier aurait, par ailleurs, eu une aventure avec Carole Bouquet. Dès lors, on se perd dans les suspicions d'adultère et autres regards en coin.
Bref...André Téchiné a ajouté des éléments qui ne font qu'alourdir et rendre peu crédible l'histoire. Impardonnable est d'ailleurs la scène où André Dussolier regarde un dvd que lui a envoyé sa fille : on la voit couchant avec ce fameux Alvise... L'élégance de la réalisation est telle que la caméra zoome sur les jambes velues du jeune homme... Mais tout ça tombe à l'eau.(ah ah. Venise. L'eau...)
Enfin s'ajoutent les mouvements de caméra et la mauvaise qualité de l'image aussi confus que le film.
Un conseil : préférez le roman !