Cinéma : à voir ou à éviter en novembre !

On évite :


CONTAGION
De Steven Soderbergh.
Avec Matt Damon, Jude Law, Marion Cotillard, Kate Winslet, Gwyneth Paltrow, Laurence Fishburne...
1h46
Un virus sévit sur la planète faisant des millions de morts.


Contagion est un film empêtré de clichés : le foyer du virus se situe forcément en Asie, en Chine plus précisément ; et ceux qui tentent de l'éradiquer sont, bien sûr, américains. Cette entrée en matière tout empreinte de manichéisme, opposant d'emblée Occident et Orient, préfigure la suite du film. Le gouvernement américain s'acharnera à chercher la source exacte du mal en Asie. 
A cela s'ajoutent le jeu (volontairement) froid des acteurs et le regard (trop) distancié de la caméra qui empêchent le spectateur "d'être contaminé" par le film. Seule la présence de Matt Damon sauve de peu le registre des émotions, sinon complètement évacué par Soderbergh. On aurait aimé que le cinéaste insiste davantage sur les réactions des populations face au virus, sur le désordre qui en découle, plutôt que de se cantonner à des listes de chiffres et de statistiques d'Etat.




On se précipite vers :
INTOUCHABLES ++++
Un film d'Eric Toledano et d'Olivier Nakache.
Avec Omar Sy, François Cluzet, Anne le Ny, Audrey Fleurot...
1h52
Le duo Cluzet-Sy fonctionne à merveille ! Sans conteste, LA meilleure comédie française de l'année !


TOUTES NOS ENVIES +++
De Philippe Lioret.
Avec Marie Gillain, Yannick Renier, Vincent Lindon, Pascale Arbillot...
2h
La lutte d'une juge contre le surendettement et contre une tumeur maligne...

Intense, émouvant, fragile, le film est à l'image de son héroïne incarnée avec justesse par Marie Gillain. Une fois de plus, le réalisateur de Je vais bien ne t'en fais pas et de Welcome excelle dans l'art de peindre, non sans délicatesse, les drames intimes.

On va voir pour les actrices :
La Source des Femmes +
de Radu Mihaileanu, avec Leïla Bekhti, Hafsia Herzi, Hiam Abass, Biyouna...
2h04
Le réalisateur de Vas, vis et deviens et du Concert rend un bel hommage aux femmes avec ce film porté par la grâce de Leïla Bekhti. On regrettera néanmoins les accents pédagogiques un peu trop appuyés des dialogues. 

On évite absolument :

LOVE AND BRUISES
Un film de Lou Ye. 
Avec Corinne Yam, Tahar Rahim, Jalil Lespert, Vincent Rottiers...
1h45
L'oeuvre de Lou Ye pourrait aisément s'intituler Les lois du désir. Dans Love and Bruises, le réalisateur chinois est manifestement habité par la dialectique maintes fois éculée d'Eros et Thanatos. La sexualité, auparavant peinte avec grâce et subtilité (cf. le magnifique Une jeunesse chinoise) n'est ici réduite qu'aux instincts les plus vils (viols, maltraitance et soumission de l'héroïne). La mise en scène, alourdie par la laideur des scènes de sexe, témoigne d'une atmosphère malsaine. Lou Ye n'évite pas non plus les caricatures de la classe ouvrière en montrant un Tahar Rahim et un Jalil Lespert miséreux, sauvages, et abêtis ! On se demande encore ce qu'ils sont venus faire dans cette aventure sino-parisienne complètement ratée !