La déchéance cinématographique de Vince Vaughn

    Vince Vaughn a tout pour lui : il est grand, brun, musclé et de surcroît drôle et sympathique. Excepté son petit double menton, la quarantaine lui sied plutôt bien. Une fois ces considérations dignes d'un Glamour ou d'un Cosmo faites, évoquons avec sérieux son talent d'acteur. En effet, quoi qu'on dise, Vince Vaughn est doué. Mais il le montre mal. Depuis qu'il fréquente Ben Stiller, rien ne va plus. L'acteur s'enlise dans des comédies hollywoodiennes sans intérêt et vulgaires, les personnages qu'il interprète n'ayant pour lexique que celui du sexe. Vince Vaughn n'a donc pas suivi le même chemin qu'Owen Wilson, son partenaire dans Serial Noceurs courtisé aussi bien par le cinéma indépendant que  par les studios hollywoodiens. 
    Retour en quelques films sur la chute d'un ex-futur grand à l'aide d'un plan en trois parties composées de trois sous-parties.

I. Fin des années 1990 : après des débuts en douceur, Vince Vaughn obtient de plus en plus de premiers rôles. 

Kansas Blues (1997) 
de John Patrick Kelley
Vince Vaughn joue le désiré et désirable Clay Hewitt aux côtés de l'excellent et méconnu Jeremy Davies, Ashley Judd et Kate Capshaw.

Loin du paradis (1998)
de Joseph Ruben
Dans cette oeuvre magnifique, difficile et bouleversante, Vince Vaughn côtoie Joaquin Phenix, David Conrad et Anne Heche. C'est sans conteste son meilleur film.

Psycho (1998)
de Gus Van Sant
Vince Vaughn est Norman Bates dans le remake d'Hitchcock par Gus Van Sant.

II. 2001, l'odyssée du grand n'importe quoi 

Zoolander (2001)
de Ben Stiller
Vince Vaughn est Luke Zoolander. Le début de la fin.

Starsky et Hutch (2004)
de Todd Phillips
On sourit devant son look seventies et sa moustache disco.

Serial Noceurs (2005)
de David Dobkin
Avouons-le, nous adorons ce film. Le duo Vaughn-Wilson n'a jamais aussi bien fonctionné. Le film, hilarant et trash, annonce néanmoins les futurs rôles auxquels sera cantonné Vince Vaughn.

III. 2006. C'est officiel, Vince Vaughn est abonné aux romcoms et autres comédies vulgaires, comme sa consoeur Jennifer Aniston.

La Rupture (2006)
de Peyton Reed.
Ou comment un titre de film n'a jamais aussi bien correspondu à la carrière d'un acteur.

Thérapie de couples (2009)
de Peter Billingsley
Lourd, lourd, lourd !
Ou comment Vince Vaughn enterre symboliquement sa carrière avec un collier de fleurs.

Voisins du troisième type (2012)
de Akiva Schaffer
Vince Vaughn accepte encore des rôles gratifiants aux répliques fines et recherchées comme celui de Bob qui aime répéter "prick", "cock", et "suck my balls".  On pardonne volontiers à l'acteur de vingt-cinq ans. Beaucoup moins à celui de quarante-deux.

Conclusion 
Si le compte en banque de l'acteur est bien rempli, sa filmographie l'est beaucoup moins. 
Vince Vaughn a atteint un point de non retour. Prions pour que Woody Allen l'emploie dans son prochain film et relance ainsi sa carrière.