Ida
Ida, tout de gris vêtu, est un film aussi beau qu'inattendu. Mais cette beauté froide où tout est si lisse, même la terre, recouverte de son blanc manteau, dissimule, enfouit tant les secrets que les êtres. Ces derniers sont souvent "perdus dans l'espace" comme l'a souhaité le cinéaste. Ils sont en effet décalés, jamais au centre de l'image, toujours aux frontières du cadre, comme étouffés par le ciel, la chair, leurs choix. Cela, nous l'interprétons. Rien n'est dit, rien n'est expliqué. Tout est elliptique. Une larme discrètement essuyée suffit à comprendre qu'Ida souffre. Le film est tout en retenue, à l'image de son héroïne éponyme. Simple, mais saisissant.