La Camarista

Ce que j'ai aimé de La Camarista, c'est d'abord son sujet : le travail d'une femme de chambre mexicaine à Polanco, l'un des quartiers les plus riches de la capitale du Mexique, pays gangrené par le racisme et les inégalités sociales. Eve, l'héroïne dont on sait très peu de choses si ce n'est qu'elle a un fils de quatre ans, semble motivée par deux objectifs : récupérer une robe rouge chic retrouvée dans une chambre et être mutée au 42e étage de l'hôtel, symbole de la réussite sociale.

La forme du huis clos est tout aussi intéressante - le récit se déroule uniquement dans l'hôtel dont Eve ne semble jamais sortir -, de même que la mise en scène, sobre. 

Or plus le film progresse, plus il lui manque ce je ne sais quoi. Le personnage principal aurait pu être plus complexe. Eve exécute son travail avec application mais ne fait pas grand chose d'autre pour assouvir ses désirs. Jamais elle ne lutte, jamais elle ne se rebelle, jamais elle ne prend de décisions contre (ce) qui vient la heurter, et toujours indirectement : la malveillance récurrente d'une de ses collègues en apparence drôle et sympathique, la disparition soudaine d'un professeur auprès duquel elle révise un examen... En sens, il n'y a pas d'action, pas de drama. Et le film de s'achever ainsi.

Malgré un discours socialement engagé, porté par l'interprétation juste de Gabriela Cartol, et une maîtrise certaine de l'image, La Camarista ne parvient pas à susciter d'émotions.