Master Class de Xavier Beauvois

Dimanche 03 octobre 2010, Forum des Images, 15h

La Master Class de Xavier Beauvois a ouvert, cet après-midi au Forum des Images, ce mois d'octobre 2010. Le réalisateur de Des hommes et des dieux y a évoqué sa filmographie en compagnie du fameux critique Pascal Mérigeau. Des extraits de films ont été proposés au public tels que Nord (1991) et N'oublie pas que tu vas mourir (1995).

Désir de mettre en scène et désir de jouer

Xavier Beauvois est donc revenu sur son parcours de cinéaste et d'acteur. Pour lui, réaliser, c'est avant tout "faire un film plus intelligent que soi'. Il aimerait qu'on oublie le "côté intello" du cinéma et que l'on privilégie la simplicité, le lâcher-prise. Il faut "toujours aller au plus simple". D'ailleurs, le scénario "n'est pas une parole sacrée". Le dialogue, qui est plus ou moins écrit, est ensuite improvisé lors du tournage.

Le désir de jouer pour le cinéaste se manifeste par un certain élan. "On n'existe plus, on ne pense plus, on est autre chose." affirme Xavier Beauvois.

La mise en scène

C'est avant tout un climat. Pour son dernier long-métrage, les acteurs n'ont pas passé d'essai puisque Xavier Beauvois connaissait déjà leur filmographie, de même qu'il n'y a pas eu de lecture du scénario. Toutefois, les acteurs ont dû apprendre à chanter. Deux fois par semaine ils se sont imprégnés dans une église en chantant tous ensemble.

Pour le Petit lieutenant, le cinéaste a passé beaucoup de temps dans la police : il a assisté à des raids, des overdoses, des autopsies, et a expérimenté de son plein gré la garde à vue.

Le tournage

"Le tournage est une critique du scénario. Le montage est une critique du tournage". Truffaut

Xavier Beauvois aime l'oeil humain, il utilise du 40 mm, focale pure. Il déteste les zooms. Alors, lorsqu'il veut réaliser de gros plans, il préfère le travelling.

Quel regard sur les films ?

Xavier Beauvois aime "se mettre à la place des gens".

Pourquoi un sujet sur les moines ? Quel a été le déclencheur ?

"On tombe amoureux des moines. Leur message est de l'ordre de l'intelligence. Il n'y a pas de prosélytisme. Je n'aurais jamais pu faire un film sur des missionnaires qui viennent imposer leur religion à d'autres. Les moines ici s'intéressent aux autres. Aller au bout de ce qu'on pense, c'est l'essentiel. Ne pas faire la pute. Les moines sont en décroissance : ils ne courent pas après le dernier Ipad, le dernier Iphone...Leur mode de vie, la lenteur, l'intelligence, est intéressant. En même temps, ils sont modernes. Ils portent une toge romaine et un scapulaire mais si on leur met un sabre laser, ils deviennent très modernes. Il y a quelque chose, comme ça, de très Star Wars. (...) Il faut écouter le film sur le tournage. J'ai décidé de ne pas montrer les têtes coupées. Et la neige qui tombe, ce n'était pas prévu, mais je l'ai filmée quand même."